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Booksprint

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CHARTE
    -ARTICLE 1 : Cette charte a pour but d'exposer les grandes lignes de ce projet dont l'objectif est de réveiller l'écrivain qui sommeille en chacun de vous. Le principe est simple, vous avez sur votre écran un roman inachevé composé par plusieurs auteurs. Il s'agit pour vous de continuer le récit sans la moindre contrainte de direction mais avec obligation de respecter quelques règles simples. 
    -ARTICLE 2 : Tout auteur s'engage à respecter la cohérence du texte. Il ne cassera pas le fil du récit, il s'efforcera de lui donner une suite logique. Il respectera la psychologie des personnages, la configuration des lieux, le ton du texte...
    - ARTICLE 3 : Tout auteur s'engage à ne pas modifier les parties écrites par ses co-auteurs.
    - ARTICLE 4 : L'auteur ne devra pas apporter de point final à la page avant d'en avoir reçu l'autorisation par les documentalistes (soit le dimanche soir). Il pourra répondre à certaines questions, en poser d'autres, mais aura toujours le souci de rendre possible une suite. Il pourra écrire autant qu'il lui plaira. 
    - ARTICLE 5 : Tout participant aura l'obligation de lire attentivement le récit avant tout ajout.
    - ARTICLE 6 : Nul n'est censé ignorer la charte. En acceptant de participer au projet, l'auteur s'engage à respecter les articles de la présente charte. 
    - ARTICLE 7 : Vos textes vont être lus par un grand nombre de personnes. Ils doivent donc être de qualité tant pour l'imagination que dans la langue employée.
    - ARTICLE 8 : Il est obligatoire de faire preuve de la plus grande imagination, de laisser son esprit vagabonder, de donner le meilleur de soi-même!!!....
    
    
    Vous avez reçu une photo. Elle va servir de départ à votre histoire.
    
     A vos claviers, partez!



Des moteurs ronronnent doucement, tandis que des cris résonnent dans l'imposante clairière. 
La rue fourmille. Ça et là des bus scolaires jaune stationnent, entourés d'enfants. Alors que certains s'accoudent contre les gros véhicules, d'autres jouent, à même le sol. Ces gamins là crayonnent l'alsphalte préalablement chauffé par les doux rayons du soleil. Des sourires se dessinent sur les lèvres. Des groupes d'amis se rassemblent, chacun un sac à l'épaule, et partent dans des discussions dynamiques. Bordée par la forêt, cette rue est habituellement un endroit chaleureux. Rien ne pourrait briser cette sympathique harmonie en un jour si heureux. Tous profitent de ce court moment de répit entre deux jours chargés. Le temps semble s'arreter. Le bruissement des vert feuillages et le grincement des troncs dominent à plusieurs occasions l'ardent tumulte. Personne ne voudrait assister à la fin de cette enivrante journée.
On est si bien ! Mais aujourd'hui encore il n'y a pas de ciel... Cette absence est un mauvais présage, et l'ombre commence à tomber, doucement, sur la petite ville, et bientôt il faudra rentrer chez soi, fermer les portes, ne plus penser à rien, laisser passer la nuit sans ciel et ne pas ouvrir les yeux. C'est un rite. Personne ne voudrait assister à cette dangereuse soirée. Car demain, peut être, le ciel sera revenu, lorsqu'il se sera abreuvé.Personne n'ose seulement y songer. 
Alors qu'elle fond à pas de loup sur le village, l'obscurité annonce la fin des fetivités. Les humeurs se refroidissent, tout comme le goudron qui devient aussi froid que les brises d'hiver. Un silence glaçant laisse place. Les choses s'accélèrent.
Les bus ont quitté la rue. Tout les enfants, rappelés par leurs parents, retournent à leurs foyers. L'obscur ciel vide, autrefois illuminé d'étoile, a sappé leur bonne humeur de l'après-midi. Mais malgré tout, aucun d'eux n'est conscient de ce qui les attends vraiment. Ils sont tous trop jeunes pour avoir connu la précédente Nuit Sanglante.
Une nuit, qui depuis des temps oubliés fait ravage. Massacres, et hécatombes seront à coup sûr d'actualité. Une orgie d'actes barbares. La Mort parcourira les rues, la Maladie se foufilera dans les logis, tout cela sans aucun préliminaire. C'est au dernier moment que la menace sera visible. Pour l'heure, Octave se tourne et se retourne dans son lit.
Fils du garde chasse, il était rentré comme ses jeunes camarades à la tombée de la nuit. Durant le repas du soir, il avait entendu les conversations des adultes. Il a fait, comme d'habitude, celui qui ne comprenait rien. Mais il n'est pas duppe. "Mort", "Sang", "Crainte", Peur"... il y a des mots que même un enfant sait comprendre, et l'incertitude le rend d'autant plus nerveux.
Les étoiles phosphorescentes brillent au plafond et paraissent un peu moins nettes que d'ordinaire. Ici, on ne voit plus que les étoiles aux murs des chambres d'enfants. L'obscurité est rassurante, elle enlace Octave de ses bras, mais l'étouffe aussi un peu. Il n'a plus peur du noir, car il est devenu grand; pourtant il ouvre grand les yeux, guettant le moindre mouvement. Il sait que tout cela n'est pas un rêve, car ce serait bien trop simple. Ziggy ronronne doucement à ses pieds, indifférent à ce qui rôde au dehors. Octave étend le bras hors de la couette, un tout petit peu, pour caresser le chat, mais n'y parvient pas. A chaque instant il croit entendre un souffle, un bruit de pas, un murmure. Alors il se concentre sur ses étoiles au plafond, glacé d'effroi, terrifié par sa propre imagination. Ziggy cesse de ronronner, et un épais silence s'installe dans la chambre, opressant, qui glisse sur l'air, lui caresse le front. Sa mère l'avait prévenu, il ne fallait pas ouvrir les yeux, et pourtant... Qui aurait pu réellement croire à ces histoires ? Victor les avait racontées des centaines de fois, dans la cabane du parc. Il n'y avait jamais cru. Il n'y avait jamais eu de ciel, ce n'était pas alarmant. Rien que des légendes...Mais ces derniers temps, il avait fini par céder, tout doucement, sans s'en rendre compte. Petit à petit, il avait fini par y croire, et c'était cette nuit, la grande nuit, la Nuit Sanglante, comme l'appellaient tous les enfants de la petite ville. Octave tente de fermer les yeux, de chasser toutes ces macabres idées, en vain. 
Soudain un bruit effrayant ce fait entendre. Des explosions s'élèvent. Des gens courent. Octave court aussi, à en perdre haline, sans pour autant vraiment comprendre à la situation. Des projectiles le frolent de peu. Et alors qu'une vague noire submerge son champ de vision, la panique le gagne. Il ne voit plus rien. Un liquide d'une couleur plus noir que l'onyx le bouscule. Une apréhension surgit en lui.
Octave réveille toi.
Il se redressa tout d'un coup, perlant de sueur. L'enfant ne sais plus où il est. Il ne lui faut qu'un instant pour s'en rendre compte. Il n'a pas quitté sa chambre. Malgrès cela, il n'est pas très confiant. Ses sens encore en alerte, il fouilla d'un regard la pièce, comme pour trouver un monstre. Ziggy, les poils hérissés, était déjà entre les jambes de son maître. Octave, cherchant la théorique menace prit de sa main gauche une épée en bois. Paré, il bondit sur le plancher. Même là, aucun bruit ne vint interrompre le pesant silence. Il avança encore de deux pas. Trois. Puis Quatre. L'épée de fortune était dirigé tantôt à droite tantôt à gauche.
Un tintement métalique provenant du rez-de-chaussée résonna un moment. Le mutisme interrompu le jeune garçon frissonna de terreur. " Pourquoi suis-je là debout et tremblant, tatonnant dans le noir?" Résonna-t-il dans un moment de lucidité. Lentement, il se retourna, désirant rejoindre son refuge. Le lit n'était plus très loin. 
Le bruit se répéte, le faisant se figer dans le noir. "Ce n'est rien, juste les casseroles de maman..." Mais maman est couchée à cette heure là. Il y a réellement quelque chose dans la cuisine.
Octave hésite. Il regrette même d'avoir simplement ouvert les yeux. Dans la pènombre de la pièce, seuls les iris de Ziggy luisent faiblement, écarquillés de terreur.
- Ce n'est rien, hein ?
Il ne sait même pas pourquoi il prononce ces mots à voix haute. Il ne sait même pas pourquoi il s'adresse à son chat. A l'instant même où ses mots franchissent ses lèvres et résonnent dans le silence de la maison, il les regrettent. Il reste immobile, debout à côté de son lit, son épée de bois à la main, et tend l'oreille vers les bruits du rez-de-chaussée. Instantanément, un violant souffle d'air chaud rencontre Octave. La différence de température l'a fait avaler de travers. Alors même qu'il s'étouffait essayant de minimiser le bruit, la fenêtre derrière lui qui donnait sur une allée boisée explosa. Une pierre percuta le sol. Une deuxième se loga douloureusement dans une de ses côtes. Le félin, la queu hérissé comme une branche de sapin bondit en dehors du pieu et courut tête baissé en bas des escaliers.
-Ziggy !
Meurtri par le caillou, le garçon muni d'un courage fragile mais téméraire fonça à la suite de l'animal. Au bas des escaliers, une teinte jaune recolorais la réalité. A ces pieds, un meuble était renversé. Des flammes léchaient le bois sec, voulant s'étendre, toujours un peu plus. Des étincelles virevoletaient en tout sens. Un crépitement sourd envahissait le lieu.
Ne reste pas ici ! Court !
Reculant de confusion, il percuta un objet et tomba à la renverse. Les braises prenaient litéralement tout l'espace disponible, simulant alors une pluie de feu. 
 Quelques mètres plus loin, le garde chasse gisait contre la porte d'entrée, elle même grande ouverte. Octave se précipita vers son père. Brusquement, un homme, s'interposa.
 -Haaaa ! Je le .. SAVAIS ! Il y a un petit homme.. PAR ici ! Viens PAR là mon enfant...
 Le ton hystérique de l'inconu lui fit immédiatement peur. Sa main retennait un couteau, gorgé de sang, l'arme semblait vouloir se repettre de sa chair. L'épouventable homme s'avanca doucement; jusqu'au moment où le moutard s'élence dans une pièce annexe. La cuisine. Il connait l'emplacement des canifs par coeur. Son paternel le lui avait montré il y a peux. "Au cas où".
 "Au cas où" était devenu le dicton de la maison depuis quelques mois. Pour le préparer. il aurait du s'en douter...Pour le moment, le temps n'était pas à la réflexion. Il fallait agir, et vite.. Si seulement il n'avait pas ouvert les yeux ! Les larmes coulent sur ses joues sans qu'il s'en apreçoive. Octave sent la chaleur lui glisser le long des bras, brunir sa peau. Il halète, bercé par les flammes, les sens en alerte. La cuisine avait pris feu. Il lui fallait donc sortir au plus vite, avant de brûler vif. Le carrelage était devenu glissant, à cause des cendres. "Au cas où..." Ziggy feule dans un coin, son poil roux hérissé, ses yeux sombres brillant dans la lueur orange. Octave l'attrappe sans crainte, avant de courir vers la petite porte, encerclée d'étranges flammes bleues. Au dehors, la nuit serait fraîche, et sûrement bientôt le ciel se couvrira d'étoiles... C'est Victor qui lui avait dit. Il observe quelques instants la porte noircie, puis cale son chat sous son bras, feme les yeux - quelle ironie- et bondit. Il sent sa peau brûler au contact du bois, avant de tomber brutalement contre le gazon glacé. La nuit est noire et froide, même si quelques tâches de lumière apparraissent au ciel. Ziggy s'enfuit en courant vers la route, mais Octave a d'autres ambitions : courir vers un lieu où l'homme ne le retrouverait pas. La meilleure solution est la plaine, se dit-il dans un murmure. Alors il foule l'herbe le plus vite possible, indifférent à la pénombre et au froid. Parfois, il voit une maison brûler, souvent il remarque un cadavre sur la route, ou il aperçoit un camarade de classe qui hurle. Octave ne dit rien, il court, il court à en prendre haleine, même s'il est pieds nus, même s'il est seul, même si son père est peut être mort, même si sa mère et Sabine ont disparu. Il ne sait pas combien de temps il court ainsi à travers champs, sans se retourner. Il ne fait plus attention à rien, il sent la nuit lui glacer les joues et le coeur. Il finit par s'oublier complétement, par oublier qui il est; et ne reprend conscience que le lendemain matin, couché au bord d'un lac vert peuplé de minuscules poissons immobiles. 
 "Qu'est-ce que je fais là ? Que s'est-il passé ?"
 Octave lève les yeux vers le ciel. Ce dernier avait prit une étrange teinte rosée vers l'horizon, comme si tout le sang versé cette nuit l'avait coloré. Avec effort, le garçonnet se remit debout et chercha à s'orienter. Il scruta le ciel, pour trouver le soleil. Une fois cela fait, sa route et sa position seraient plus clair. La voix de son père résonnait encore en lui. "Il se lève depuis l'est, et se couche à l'ouest". Son père lui à appris les bases de la survie en forêt, "Au cas où". En tout cas, aujourd'hui, il était prêt. Octave savait qu'il avait été correctement éguerrie. Il savais aussi où il se trouvait. Alors qu'il reprit sa route, non sans peur, mais avec une confiance charitable envers ses parents. "Si tu as des problèmes, demande de l'aide". Répétait sa mère lorsque Octave se bornait à finir une tâche ménagère impossible à commencer seul.
Un canif dans chaques poches de son sweat et son épée en bois à la main, le brave enfant atteigni en silence l'orée du bois. L'astre lui servant de boussole était presqu'au Zenith. Victor lui a dit que la Nuit Sanglante ne dure qu'une nuit. Seulement, personne n'a jamais parlé de règles. Autant rester sur ses gardes. "Au cas où". Devant lui, quelques maison dégageaient de la fumée noire. D'autres brûlaient encore. Au loin, au bout de certaines branches d'arbres, il aperçu.. non, il ne veut pas voir ça. Des images de la nuit prècèdante lui revinrent en mémoire. Toutes ces victimes colatéralles.. Tout ces monstres..qui ne sont en faite que des hommes... "Je suis un monstre moi aussi" pensa-t-il.. Car il se souvint d'avoir fui, loin, très loin. Sans même penser à aider ses amis, ses voisins, appelant à l'aide. Leurs cris de desespoir aspirant à faire venir un sauveur.
Tu n'aurais rien pu faire. Ces hommes sont armées jusqu'aux dents, ils ont plus de force que toi. 
Octave s'en mordillait les doigts. Il aurait put essayer. Il aurait voulu, au fond de lui, son âme lui criait de rejoindre toutes ces personnes en détresse et les aider.
Ils ne désiraient pas ton aide! Leurs destins étaient de mourir cette nuit là.. Octave, tu sais bien que tu serait mort avec eux en voulant les aider.. Tu n'aurais fait que prolonger leurs lente agonie.
-Je vais me rattraper aujourd'hui, père m'a appris les premiers secours, si les brulures ou contussions ne sont pas trop grâve, je pourrais aider.
Encore une fois, il parla à voix haute sans s'en rendre compte.
Septique à la possibilité qu'il y ai des personnes qui puissent survivrent à cette Apocalyspe, Octave farfouilla les ruines fumentes. Il ne restait que quelques débris calcinés. La vision d'une poupée à moitié consummée le fit frissonner. Mieux valait ne pas s'attarder ici. Il leva les yeux vers le ciel, encore une fois. Cette couleur le dérangeait. Tout paraissait trop vif, trop rouge aussi. La lumière semblait irréelle, comme pleine de fumée d'encens. Peut être que c'était du à toutes les centres qui voletaient encore ici et là dans l'air. Il sursaute quand quelque chose lui effleure la jambe. Ziggy se frotta contre le bas de son pantalon -et Octave prit conscience qu'il était encore en pyjama. Il se sentit embarassé. Le chat, lassé de ne pas recevoir de caresse, s'en alla. En parlant de s'en aller... Le petit garçon renifle, grelottant. Apprendre avec son père l'art de la survie ne l'aiderait pas sur le plan moral. Il aurait tant voulu retrouver ceux qu'il aime ! Son père, sa mère, Sabine... Et Victor. Victor savait tout, il saurait lui expliquer, lui. Il décida de retourner voir la maison. Peut-être qu'il pourrait y retrouver ses parents. 
Il arriva à son logis quelques heures plus tard. Il peina à le reconnaître. Tout avait tellement changé ! De la charmante maisonette rose, il ne restait plus que quelques poutres sombres. Un effroyable silence s'abbatit sur lui. Tout trace de vie avait disparu. Il s'approcha avec prudence. Là où le soir d'avant encore se tenait son père, il n'y avait plus rien. Des cendres. Il s'étonna que personne ne se soit mis à sa recherche, surtout sa mère et sa soeur Sabine. Son père était blessé, peut-être était-il simplement à l'hôpital ? 
A l'hopital... Non, vraiment, ne te voile pas la face. Octave tressaillit. Ce subconscient devenait pénible. Il observa son arme de pacotille, dont le bois clair se colorait étrangement rouge. Il se sentait tout petit et faible dans son pyjama à dinosaures, et une terreur sans nom l'assaillit. Il devait se rendre à l'évidence : il était seul, la Nuit Sanglante venait d'avoir lieu et un homme avait assassiné - au moins- son père. Des larmes coulaient sur ses joues déjà humides, ternissant la beauté et la blondeur de son visage juvénile. Il était perdu dans un monde beaucoup trop grand pour lui. Qui lsavait-il, déjà? La Nuit Sanglante est la nuit où le ciel s'abreuve. L'obscurité envahit pour quelques heures les foyers, le Mal se tient prêt, et si quiconque ouvre les yeux, il bondit. C'est la nuit où le ciel trouve sa couleur. Si rien ne s'est passé, il sera bleu. Sinon, il deviendra rouge, plus rouge que le sang encore. Et alors, il faudra survivre jusqu'à la prochaine nuit Sanglante, pour peut-être, peu-être espérer revoir le ciel bleu et sain. Octave secoua la tête, se demanant dans combien de temps aurait lieu la prochaine Nuit Sanglante. Envahi par la tristesse, il s'assit face à sa maison vide, les yeux hagars et sombres. 
Des moteurs ronflent lourdement, tandis qu'une rumeur se répand dans l'espace calciné. 
L'avenue principale présentait des départs de feu multiples, des cadavres ont du être là à un moment. De tout côté, des gens se rassemblent. Alors que certains s'assient contre des morceaux de pierre noirci par la fumée. Des enfants, à même le sol, attendent le retour d'un proche. Ces gamins là, tout poisseux, crottent le bitume. L'espoir. C'est ce qu'ils veulent tous. Leurs visages réclament quelqu'un apte à les mener vers la gloire. Ce n'est pas trop demandé après une Nuit pareille. Un véritable groupe se forme, chacun un baluchon - tout ce qu'ils leurs restent- à l'épaule. Un homme l'interpelle, à moitié dissimulé dans la foule ;
 -Petit ?... Tu est bien l'enfant du précédent garde chasse?..
Aussitôt, tous partent dans des implorations dynamiques. "Tu est le fils de Farels ?" "Oui, c'est bien lui!" .
Octave n'a pas le temps de répondre à quiconque. Son expression s'anima en voyant le nombre d'individus qui reprenaient de la couleur.
 - Vous avez entendu, il est le petit fils du Constructeur ! Nous connaissons Farels, il lui à tout appris !
La Nuit Sanglante ne parraissaint plus avoir la moindre importance. Entouré par la désolation, cette rue redevient contre toutes attentes un endroit chaleureux. Les regards pétillent. Le rire prends certains, d'autres pleurent, de joie, semblent-t-ils? Rien ne pourrait briser cette sympathique harmonie en un jour si heureux. Ils attendent la réponse du petit. Il est le centre du monde. Les minutes s'allongent. Le frémissement des arbres, et le crachotement  des dernières braises laissent la parole à l'héraut. Personne ne voudrait perdre ne serait-ce qu'un fil de son discourt.
 -Je.. heu.. savez-vous où sont mes parents, et ma soeur?
Ils ne s'attendaient franchement pas à cette réponse. Ses désirs sont des ordres. Cinq volontaires le conduirent à sa mère. Ils s'enlacèrent, trop content de se voir pour parler. A côté, Sabine se reposait sur un lit. Elle était brûlée sur toute la longueur du bras droit.
 -Octave.. Ton père... je suis.. désolé.. Je suis si triste.. N'ai pas peur mon garçon, hein ? Il est parti en héros..
La mère sanglotta un instant. Son ainé dans ses bras la réconforta. Il lui appris qu'on avait besoin de lui, mais qu'il avait lui même besoin de voir son père d'abord. Elle lui montra une direction.
C'était ses dernières ressources d'énergies qu'il utilisait pour rejoindre la tombe. Le jeune homme ne savait pas quoi dire. Instinctivement, il tint le bout de son épée, qu'il tenait encore. Au bout d'un petit effort, la lame en bois craqua. Sa poigne toujours encré sur le pommeau, il ficha le reste de son arme dans la terre. Enfin prêt, il rejoigni la place, ainsi que les résidents.
Octave se sentait étourdi. Il ne comprenait pas ce qui le poussait à rester encore conscient, tant les derniers évènements lui semblaient troubles.  Il cligna des yeux, encore sous le choc, se demandant où avait bien pu passer Victor. Le silence planait sur la place. Une femme s'avança vers lui, le visage sévère et meurtri par leurs pleurs.
-Si tu es son descendant, alors tu te dois de continuer ce qu'il avait entreprit il y a bien des années. Tes ancêtres ont veillé sur ces terres depuis toujours. Tu as ouvert les yeux la nuit dernière, tu as tué. Il est de ton devoir de réparer tes erreurs. Nous sommes heureux que tu sois sain et sauf, mais tu dois t'en aller, désormais. 
Elle le fixa quelques instants de ses yeux sombres, avant de se détourner de lui. Ne t'inquiètes pas, je veille sur toi.  La clameur de la foule s'était dissipée en un instant. Tous savaient désormais que c'était Octave qui avait mené à leur perte. A la Mort. C'était lui qui avait réveillé le Ciel, lui qui avait permis le massacre, lui qui avait ouvert les yeux. Descendant des Gardiens, il n'avait pas assumé son rôle. Octave regarda la femme s'éloigner, seule. Elle semblait suivre un chemin qui lui était propre, s'évaporer à chaque pas. Le garçon se sentit mal à l'aise, cerné. Il n'avait rien compris à tous les enseignements de ses parents. Les "au cas où" lui revenaient en mémoire, les uns après les autres. Les images du ciel bleu, qu'il étudiait en détail, s'émerveillant devant chaque nuance; les heures d'entraînement avec sa mince épée de bois; et ses hochements de tête devant chaque conseil de son père. Il avait su tout cela, il avait touché et senti son devoir, mais il ne s'était pas rendu compte qu'il était là. Il était temps de réparer, d'assumer ses actes. Il leva la tête, se sentant grandir brusquement. Il ne se sentait plus ridicule dans son pyjama; il regardait les habitants avec un regard qui avait changé. Ainsi, debout et fier, Ziggy à ses côtés, il ressemblait tant à Victor ! 
Victor qui se remit à lui parler en cet instant, lui soufflant sa conduite...Il lui murmura alors que ce n'était pas vraiment de sa faute, que tous ses gens le regardant avec cet air déçu n'étaient que des lâches. Lâches car préférant accuser un enfant de leurs malheurs plutôt que de le soutenir et s'inquiéter de ce qu'il avait pu voir. Octave sourit alors à son ami et souffla, la voix amusée et le regard tendre, faisant fi dess regards surpris autour de lui :
    - Tu es parfois si belliqueux...Pourtant ces gens ont raison, je le sais maintenant...J'ai failli à mon devoir, trahi mes Ancêtres et je suis le responsable de toutes ces horreurs ! 
Il sentit son ami s'agiter autour de lui et s'inquiéter de ces paroles :
    - Octave...Tu ne peux être sérieux...pourquoi serait-ce ta faute ? Ils cherchent un responsable et ils s'en prennent à toi car tu es jeune et facilement manipulable...Ne les écoute pas ! Tu n'as rien fait qui eut pu conduire à la Nuit Sanglante ! Je t'en supplie, reviens à la raison...Ne les laisse pas te sacrifier pour la "bonne cause"! 
Le garçon sentit Victor s'agacer. 
- Explique moi plutôt tout cette histoire, dit-il doucement, je suis perdu.
-Très bien...Mais, tu la sais toi même, tu l'as seulement ignorée tout au long de ta vie, car tu as eu la sagesse de m'écouter, moi et non pas les adultes qui t'entourent... Te souviens tu de ces récits qui duraient des heures, dans la cabane du parc ? Tu as là une vérité dont tu peux faire usage... Il y a une éternité, le Mal s'est emparé du ciel, et en a fait son refuge...Il y trouve tout ce qui peut le nourrir, car de là-haut il peut observer les hommes... Tu descend d'une lignée de Gardiens, ceux qui apprennent à protéger les terres du ciel. Tu as appris, mais tu as oublié les recommandations de ta mère... Cette Nuit, tu as rergardé le Mal alors qu'il rôdait autour de toi, dans l'obscurité, et alors il a considéré cela comme une permission pour exécuter tous ses désirs... 
Le combat intérieur du Héraut éxilé le perd dans ses pensées. C'est difficile de choisir entre des chemins totalement opposés. Devrait-il écouter son ami, et ne pas prendre ses responsabilité? Faire comme la mystérieuse femme le lui à dit et fuir loin de ce pays? Ou plutôt réaliser ce que tout le monde attends de lui. Car toute son existence ne repose que sur ce moment. Le moment où il se résigne à l'oublie, ou il choisi d'assumer ses erreurs. Prendre part à la reconstruction du village. Devenir le Constructeur, le Gardien, le Guide. Devenir la Lumière qui pourra montrer la direction à prendre lorsque le ciel est sombre. Octave senti Victor s'éloigner un peu. 
Tu ne peux pas devenir cette lumière, c'est trop de responsabilité.. 
Cela ne sert à rien. Il est décidé. L'autoproclamé héros se redresse, faisant façe à une multitude de jugements. Il s'abandonne entièrement à son devoir.
Il sent que la foule hésite à lui accorder sa confiance. Que penser d'un enfant en pyjama en train de parler seul, accompagné de près par un gros chat roux ? D'autant qu'Octave paraît dérouté par une décision qui lui semble énorme, peut-être même trop grosse pour lui. Son regard déterminé contraste avec son agitation. Certains se regardent. On entend des murmures :
    - Enfin, ce n'est qu'un gamin, sa formation n'est même pas terminée...
    - Il vient de perdre son père et de détruire un village en une nuit ! C'est peut-être sa faute, mais il doit être choqué, on ne peut pas lui en vouloir...
    -Tu dis ça parce que tu n'as pas perdu ta fille ! La mienne n'est plus aujourd'hui, à cause de lui. Je respectais Farels, mais lui jamais je ne pourrai lui accorder la moindre bribe de ma confiance. Comprends tu ? 
Octave sent son coeur se serrer. Soudain, il comprend que Victor lui manque déjà. Ses yeux s'agrandissent, il a l'impression que ses membres brûlent de l'intérieur.
-Diable ! Il est sûrement malade ! Il faut qu'il se repose !
Mais nul n'ose l'approcher, tant Octave paraît féroce. Peu à peu, tous ses apprentissages semblent prendre place dans son esprit, comme par éclairs de lucidité violents et aveuglants. Il ouvre les mains, les paumes vers le ciel rouge, et dit dans un souffle "Victor... Victor... VICTOR !". Sabine, réveillée, le regarde, songeuse. Au bout d'un moment, Octave paraît s'éveiller.
- Comment vas tu ? demande un homme.
Octave ne répond pas. Il semble respirer enfin, comme libéré.
- Qui était Victor ?
Le garçon regarde l'inconnu avec étonnement.
-Je ne connais aucun Victor. Je n'en ai même jamais connu...
C'était dans son esprit la stricte vérité. 
Octave se sens très fatigué, tout d'un coup. Il manque de chuter, l'homme le retenu in extremis. Il le déposa à terre. Les membres flageolant, le garçon resta allongé sur le sol un moment. Les pensées devinrent fluide. La brume du doute s'éloigna. S'il voulait gagner la confiance des habitants, une seule option revenait en boucle dans son esprit. Le jeune fixait la rougeur célèste. Cherchant l'endroit adéquat. Quand il retrouva instinctivement la position du monument ancien, il compris la façon dont il devait s'y prendre. Il rampa contre un rocher pour s'aider à se relever. Ziggy fidèle compagnon, attendait près de lui. C'est vers la forêt que tout va se décider. La vie l'avait comme quittée. Si personne ne croyait en lui, alors qui était-il? Au bout d'un moment, ce qui ne lui paru que comme quelques seconde il se retrouva devant une stèle en pierre. Elle s'élevait haut vers le sang du ciel. Plus de cinq fois la taille de l'enfant. Des noms se voyait inscrit. Des milliers de noms. Derrière, une table en pierre, bordé par des lianes, et recouverte de feuilles mortes l'attendait. Les cieux choississent la Nuit Sanglante pour se nourrir. Octave, allait expérimenter une chose inédite. Il balaya la froide surface. Ziggy, ou la confiance incarnée, se frotta à la jambe de son maître. Il l'a saisi, et la placa sur l'autel.
  -J'ai ce que vous voulez.. 
L'enfant étouffa un pleur. Il devait agir pour le bien commun. Il le fallait.
  -Je ne demande qu'un ciel bleu... Ce n'est pas grand chose..?
Dans sa poche, sa main se referma sur l'un des canifs. Il étreigni son compagnon. Un Adieu bien court. "J'espère que tu comprends, Ziggy".
Encore dans ses bras, le chat miola. Il s'éffondra sous la douleur. Octave trancha le flanc du chat de bas en haut. Un flot rougeâtre s'en dégageait. Ses mains le brûlait. Lachant le couteau, il enfonça ses mains dans le matou. Il n'aurait jamais voulu réaliser ce sacrifice. "Dans les bois tu trouvera toujours une solution à tes problèmes", lui disait son défunt père. Juste après lui avoir dit cela, il lui avait donné plusieurs livre à lire. L'un d'eux était consacré aux actes sacrificiels. "Au cas où".
Sachant pertinament la suite car il la revivait fréquemment en cauchemar, il saisit les côtes de l'animal, et les poussa en deux sens opposé. Elles craquèrent effroyablement fort.
Octave s'accroupi de souffrance. Il vomi au socle de l'autel.
L'Empyrée, témoin de la scène, exauça son souhait. Un nuage vert se dégagea de l'animal, et se souleva dans l'air. C'est là qu'Octave se rappella, mot pour mot, les paroles de sa mère, lorsqu'il avait huit ans : "Tu sais, Octave, il n'y a pas seulement l'enveloppe corporelle... Il a quelque chose d'autre, en chacun de nous, humains ou non. Et cette chose peut choisir sa place, parfois voler celle des autres. Tu comprends ? Il n'y a que le Mal qui peut exécuter cela que cela se remarque. Il faut faire très, très attention mon chéri, cat cela pourrait t'arriver. Même un ami que tu es le seul à voir... Ne laisse jamais personne s'introduire dans tes pensées. Promets-le moi." Il avait promis. C'était il y a si longtemps ! Le nuage tourna autour du garçon, comme s'il dansait. Il se sentait enveloppé par des émotions qui bougeaient. La fumée se frotta contre le bas de son pyjama, avant de ronronner et de se transformer en plusieurs nuages qui écrivirent "Ziggy". Octave pleura sans même s'en rendre compte. Il passa sa main dans la fumée, qui s'éparpilla dans l'air silencieusemennt. C'était là l'âme de son fidèle chat, celui qui frottait son museau roux contre sa joue depuis toujours. Elle dansa encore quelques instants autour de son maître, avant de disparaître dans l'autel. Il regarda une dernière fois la stèle de pierre, où le nom de Ziggy s'était gravé, à côté de celui de son père. Octave sourit malgré lui.  Son chat lui manquait effroyablement, et pourtant il sentait que c'était la meilleure chose à faire.  Quant à l'homme qui avait assassiné son père... Il comprit que ce n'était qu'une allégorie du Mal, une des dizaines de clones qui avaient semé la mort et la terreur pendant la Nuit Sanglante. Mais lui, Octave, fils de Farels et d'Orchidée, frère de Sabine, ami éternel de Ziggy, il était Gardien. Il ne se retourna pas; seulement il huma l'odeur de la forêt et s'en alla, ses pas étouffés par la mousse du
 sol, laissant le temple du Ciel derrière lui. 
Pour la première fois, une lumière dorée filtrait à travers les feuillages des arbres. Quelques oiseaux s'étaient mis à chanter autour de l'autel, puis de proche en proche la vie sembla se répendre. La forêt bruissait doucement, d'un calme simple dû à ce tout nouvel équilibre. Un sacrifice pour la vie. Un répit. Et, entre les feuilles des arbres de la forêt, Octave pouvait appercevoir quelques bouts de ciel bleu.




En tout cas chers élèves, quoique vous décidiez, la personne qui écrira dimanche en soirée sera la dernière et devra écrire la fin. Je cloturerai votre accès au pad et le rendrai visible à tous lundi. Bon dimanche. Christelle Chassefière
Créé par CHRISTELLE CHASSEFIERE | Dernière contribution le 21 janv. 2019 à 07:52